J'avais été engagé par les Lannister, pour changer. Incapables de faire le sale boulot eux-mêmes. Cela faisait des jours que je traversais le pays à la recherche des troupes du "roi du nord". Je me déplaçais à cheval, le plus rapidement possible et en évitant les troupes et même les gens en général. J'avais enfin fini par trouver les troupes du nord et j'avais passé plusieurs jours à observer leurs habitudes et à repérer l'endroit où était retenu Jaime Lannister. Il n'était pas vraiment surveillé correctement et je pouvais facilement avoir accès à lui.
J'enfilais mon long capuchon, étalais de la peinture noire sur mon visage. J'enfilais des gants longs, que mes tatouages ne puissent pas apparaître. J'attrapais mes flèches empoisonnées, épée au côté et dague à la botte. J'étais fin près à me lancer dans cette affaire. Telle une ombre, je m'introduisais dans le camp, furtif, rapide et concis. Personne ne me voyait, c'était plutôt de la rigolade comme mission. Les trois quarts du camp était endormi de toute façon. J'observais le garde devant la cage de Jaime. Un sourire vicieux aux lèvres, j'encochais ma flèche et l'abattais sans scrupule. Même si il avait pu survivre à une entaille dans la jambe, le poison rapide le fit se plier à genoux avant de s'étaler dans la boue, mollement. Rapidement j'attrapais les clés, ouvrais la cage et me jetais sur le Lannister. Sans un mot je coupais ses liens, lui jetais un capuchon sur le visage et le rattachais de nouveau. En quelques secondes je l'avais levé et je l'emmenais rapidement. Il ne fallait pas que quelqu'un se rende compte de ce qu'il se passait. Une fois dans les bois environnant, je le jetais sur mon cheval en sac à patate. Je jetais un regard à l'homme que tant de monde détestait.

« Le cheval va t'emmener à quelqu'un qui va te ramener chez toi. Reste dessus, ne fait pas l'idiot, sinon je te retrouverais et tu ne rentreras pas. Tu rejoindras bientôt ta famille. Accroches-toi. »

Je parlais excessivement bien sa langue, d'une voix ferme et rapide. Un peu basse peut être. Le boulot était vite fait, bien fait, ça n'avait pas duré plus d'un quart d'heure. Il fallait que ce soit fait vite, je n'avais pas le temps de me faire prendre et il ne devait pas me déranger. Je lâchais le cheval et je m'élançais à travers la forêt pour le récupérer quelques centaines de mètres plus loin. Facile et efficace.

C'était l'intérêt d'avoir un gentil cheval bien dressé parfois. Je me déplaçais rapidement, traversant la forêt le plus vite possible. J'avais tout prévu pour arriver quelques secondes avant le cheval, à peine le temps de me rincer le visage pour faire disparaître le noir qui l'ornait. J'entendais déjà le cheval arriver, je le vis très rapidement s'approcher de moi. Je me dévêtis de mon capuchon et l'enfonçais dans mon sac, observant le nouvel arrivant avec un grand sourire enjoué. Jaime se jeta littéralement par terre, je ne pus m'empêcher de rigoler et je l'observais se démener contre ses liens et son capuchon. Je lui ôtais ses liens et son capuchon, que je jetais plus loin.

« Maintenant que je t'ai trouvé, je vais aller te vendre au plus offrant. »

Un accent de Lys et une voix chaude s'écoulaient de ma bouche avec aucune fluidité. Je butais facilement sur les mots. Je souris au fameux Lannister que je toisais avec intérêt. Je ne le pensais pas aussi grand en vrai mais il ne m'impressionnait absolument pas. Je lui fis un grand sourire et je jetais un regard aux alentours, rapidement.

« Sans blague, on avance. Marchons de nuit pour que tu ne te fasses par prendre avant d'arriver au château. »

Je ne doutais pas vraiment qu'il me suive, je pense qu'il devait me connaître après tout. Ou peut-être pas à vrai dire, je ne me souviens pas vraiment de l'avoir croiser un jour. Je quittais le chemin, ma monture en main, m'enfonçant dans la forêt. Je surveillais tout de même du coin de l'oeil le Lannister, il ne fallait pas qu'il se fasse la malle. De toute façon il n'avait pas d'armes et il n'avait pas intérêt à bouger d'un pouce sinon il finirait solidement attaché. Je ne doutais pas de pouvoir le maîtriser, surtout avec des jours dans une cage sans bouger avec bien peu de nourriture.

« Tu as faim ou soif peut-être ? »

Je savais pertinemment que le lion ne me faisait absolument pas confiance et c'était réciproque. Je savais me méfier de ces gens mais pour l'instant il n'avait aucunes raisons d'être contre moi. Et puis je n'avais pas spécialement peur de ce qui pouvait m'arriver. J'avais connu tellement pire et j'étais bien trop insouciant pour y penser. J'avais toujours été comme ça, pourtant j'avais été blessé gravement plusieurs fois mais j'avais appris à devenir résistant. Je n'étais pas imbattable mais j'étais bien trop fourbe pour l'être. J'avais toujours plus d'un tour dans mon sac. Je souris à la question du Lannister : qui m'avait envoyé. C'était pourtant évident non ?

« Quelqu'un à qui vous manquez beaucoup. »

C'était une réponse bien vaste et qui m'amusait plutôt. La personne en question n'avait pas souhaiter que je donne son nom, je servais plutôt d'émissaire dans cet endroit. Et puis j'étais terriblement bien payer alors je prendrais tous les risques possible pour ramener cet énergumène dans son château. Mais il me posait des questions qui ne m'intéressaient pas et j'avais du mal à l'écouter. Je me concentrais sur comment j'allais me sortir de ce pétrin, sachant que les gardes arriveraient d'une minute à l'autre. Le lionceau n'était pas bien rapide aujourd'hui, sûrement mal nourrit et sans bouger depuis plusieurs jours, voir semaines. Je ne lui en voulais pas, je n'aurais pas été en meilleur posture que lui si j'avais vécu la même chose. Il m'avait l'air plutôt mal en point, il était sale, probablement un peu amaigrit. La beauté d'un prisonnier quoi. J'eus un froncement de sourcils agacé : il voulait une arme en plus. Je comptais lui en donner une mais pour l'instant j'écoutais et je sentais ce qu'il se passait dans la forêt. On s'était éloignés suffisamment du campement pour que les gardes puissent mourir en paix et qu'on puisse avancer de nouveau rapidement. Je savais que les gardes arrivaient, vite, et que ce n'était qu'une question de minute. Je me tournais vers Jaime, agacé.

« Vous allez prendre mon épée. J'espère que vous combattez aussi bien qu'on le dit. »

C'était dur pour moi actuellement de garder mon accent mais j'y arrivais sans trop de peine. Pour autant je maniais suffisamment bien la langue pour ne plus en avoir. Mais c'était ma façon de créer un personnage original. Et puis je cherchais un plan activement, même si j'en avais déjà un, il fallait que je trouve une solution pour le réaliser. Et puis l'autre qui avait soif. Je lui tendis ma gourde d'eau en silence, observant les hauteurs des arbres avec intérêt. Ils approchaient, le vent nous apportait des bruits de voix très étouffés et très lointain. Je tendis mon épée à mon compagnon d'infortune, en espérant qu'il ne se prendrait pas trop pour un héros et qu'il ne se retournerait pas contre moi. Mon cheval devenait encombrant, je le laissais partir brouter plus loin.

« Je sais bien, ils arrivent. Je vous couvre. »

Je pense qu'il n'était pas si bête que ça, il allait finir par comprendre ce que je faisais. Je n'étais pas très à l'aise face au combat à l'épée, même si je me débrouillais plutôt bien. Jaime était largement plus doué que moi là-dessus, c'était sur. Je lui jetais un regard tout de même méfiant et je m'élançais vers l'arbre le plus proche. Je m'installais à plusieurs mètres du sol, sur une branche. Je sortis mon arc, une flèche et j'observais la forêt. J'apercevais au loin les petites lueurs des lampes, disparaissant et apparaissant à travers les arbres.