UNE RENCONTRE PAS SI FORTUITE

Ce n'était qu'une journée de plus au mur. Une journée où le soleil dardait de ses rayons les etendues de neiges sur les quelles nous marchions et veillions, Une journée de plus où  il me fallait être un homme pour continuer de faire ce qui me plaisait. Avoir pris l'habit noir n'était peut être pas la plus intelligente des décisions que j'avais pu prendre, mais les Mallister n'avaient pas voulu me laisser joutter pour les Tully, l'armée n'aurait pas voulu d'une femme qu'ils disaient, ou quelque chose comme ça. Et il était hors de question que je me marie bien sur. Alors... Voila. Ensuite, ce qui s'était passé entre le moment où j'avais fui Salvemer, et celui quelques années plus tard où j'étais arrivée devant Chateaunoir, restait entre moi et moi même. Cette partie de l'histoire n'appartenait qu'a moi.  Bref. Quoi qu'il en soit j'admirais la cause des gardes du mur et être gardienne du royaume me convenait amplement, le seul soucis était de cacher mes parties feminines. Pour la poitrine il s'agissait de se lever une demi heure plus tot pour bander la chose, et pour le reste il n'y'avait pas de soucis. Ce n'était pas comme si l'habit noir était le plus moulant des habits.

En Cinq ans de services j'avais pris l'habitude que Sethen soit un nom de garçon, Seth l'archer, celui qui maniait un arc mieux que quiconque de ce coté du mur, et qui parlait aux faucons quand certains se perdaient ici. Enfin qui leur parlait... Je n'étais pas comme certains sauvageons qui pouvaient avoir un lien privilégiés avec eux, mais je m'occupais d'eux. C'était d'ailleurs ce que j'avais fait dans la matinée, soignant la patte d'un faucon blessé, tout en conversant un peu avec Mestre Aemon. Son savoir me surprenait toujours, et j'aimais quand il me parlait des corbeaux, et des autres choses.

Le ventre de l'intendant qui s'occupait des corbeaux a coté de moi, me fit realiser que l'heure du repas était proche, et prenant congé des deux hommes avec qui j'avais passé la matiné, je me dirigeais vers la salle de repas, traversant pour ce faire la grande cours dans la quelle certains s'entrainaient encore. Les dernieres recrues, ceux qui prendraient bientot l'habit noir.

Une voix me fit cesser ma marche, et j'addressais un regard.... Cordial à l'homme qui s'approchait. Rickard; patrouilleur tout comme moi, arrivé quasiment à la même époque. Je lui avais sauvé la vie comme tout frère juré aurait fait, lors d'une sortie au dela du mur, et depuis il me suivait presque comme un chien fidèle, pour essayer de probalement avoir lui aussi l'occasion de le faire.  En tout cas, sa sympathie semblait forcée, du moins pour celui que certains de nos frères trouvaient bien trop orgeuilleux pour son bien, je ne me serais pas attendu à le voir... et bien cordial. Autant que moi en fait. Pourtant je me forcais. Il ne me faisait rien de mal aprés tout. Si ce n'était qu'a trop me suivre... Je me retrouverais forcée de lui reveler malgré moi mon lourd secret. Non. Je ne preferais pas y penser.

« Bonjour Rickard. C'est vrai, mais peut être que notre prochaine patrouille sera commune. Tout va bien ? » C'était une phrase on ne peut plus neutre, et je n'esperais pas vraiment que notre prochaine patrouille soit commune, mais... Si il fallait en passer par la hein. C'était tout de même un trés bon équipier.

 

UNE RENCONTRE PAS SI FORTUITE

Dire que je n’étais pas douée avec les relations humaine était faux, c’etait surtout que depuis des années j’avais appris à me renfermer sur moi même, et à ne pas trop parler, on ne savait jamais. Le moindre mot pouvait être mal interpreté et ma condition féminine pouvait se révéler à n’importe quel moment. Cela aurait été problématique, et c’était tout ce qui déterminait mes rapports humains sur le mur : Le Mystère et le silence. Ainsi quand Rickard vint me parler je me retrouvais à débiter une phrase qui contenait beaucoup d’informations, qui n’étaient d’ailleurs pas totalement vrais. Soit, je ne pensais pas que ce soit lui qui juge mes maladresses relationnelles, entendu qu’il ne semblait pas vraiment mieux que moi.  Et alors que s’installait entre nous du silence, je cherchais déjà une excuse à débiter. Rapidement de préf….

Je n’en eu pas le temps, et déjà il me proposait de manger ensemble ce matin… Manger… Ensemble ?  D’habitude je dois avouer que je me mêlais à la masse sans vraiment parler, partageant quelques fois mes repas avec Jon, en souvenir de nos rencontres à Winterfell, mais soit. Sa proposition était tout à fait agréable – et surprenante, au vu de son caractère solitaire général – ainsi j’hochais imperceptiblement la tête pour accepter. Ce qui sembla de toute manière inutile, entendu qu’il m’avait déjà saisi par les épaules pour m’entrainer avec lui.

Peut être que je pourrais me faire à ce compagnonnage plus ou moins forcé. Et peut être que finalement Rickard était quelqu’un qui valait la peine d’être connu. Oui, oh je verrais bien, je ne perdais rien à manger avec lui de toute façon. Ce n’est que quand, mon assiette sous le nez, je l’entendais m’offrir un échappatoire, que je réalisais que je n’avais pas dit un seul mot depuis qu’il m’avait entrainé. Maladroitement je lui offrais un sourire dont il pouvait s’estimer heureux, les sourires du charmant jeune homme aux cheveux blonds que j’étais, étant d’une rareté bien connue.

« Non… Non ne t’en fais pas. Ça sera avec plaisir, je te remercie pour l’assiette. » On ne pourrait pas me reprocher de ne pas faire d’effort. J’essayais d’être sociable, avec lui. Après tout, si il voulait après 5 ans de vie commune sans s’être jamais parlé plus que pour des salutations neutres, commencer à m’addresser la parole, et à développer un lien, pourquoi pas. En espérant qu’il ne soit pas gay.  La seule chose me bloquant au final, étant ce secret qui pesait en moi chaque jour..  Et voilà que j’essayais à mon tour de sympathiser, pour ne pas qu’il se sente seul face à ses gruaux. Remarquant quelque chose j’arquais un sourcil curieux, « Tu te l’es fais comment cette cicatrice ?  » Leger moment de silence, je rajoutais à la hate. « Non. Laisse en fait, je suis désolé, le passé reste le passé. »  Il était connu qu’a la garde de nuit, on avait tous quelque chose à cacher. Et si un petit seigneur comme lui était la, c’était forcement pour une raison. Après tout, au milieu des violeurs et des assassins, c’était à se demander pourquoi lui était la… Et pourquoi moi j’y étais. Comment un ordre prestigieux avait il pu devenir un repere de bandits et de sales engeances… Hmm. Soit. Je jouais avec mon couvert de bois avant de mâchouiller un peu notre délicieuse nourriture. « Et sinon tu penses quoi des nouvelles recrues ?  » C’était… c’était ce que j’avais trouvé de mieux à dire…. J’étais pas douée du tout finalement.