Sethen est un homme qui n’en est pas un – Les traits efféminés, la courbe des lèvres délicatement tracée, la morphologie qui – bien que musclée – ne semble pas suggérer qu’il y a un homme en dessous de l’habit noir des frères jurés de la Garde de Nuit. Et, voyons, Cersei n’est pas réellement du genre à s’arrêter sur ce type de stéréotype – Plus parce qu’elle éprouve généralement un profond désintérêt pour la vie d’autrui qu’autre chose – seulement, Sethen est une femme. Cersei en est certaine. Elle a deviné le secret qui se cachait derrière les plumes du Corbeau depuis que celui-ci – celle-là – croisa la Reine durant la visite de Robert Barathéon à Winterfell, cette visite que Cersei n’avait pas spécialement appréciée et durant laquelle Eddard Stark devînt la Main du Roi. Cependant, Cersei a reconnu Sethen comme femme - Ses talents d’observatrice la rende difficilement dense ou difficilement suffisamment stupide pour croire un tel mensonge. Alors, comme pour toute information qu’elle possédait, la Reine tenta d’utiliser le tout à sa manière, de convaincre Sethen de travailler pour elle, de garder un œil direct sur le Mur et d’être une espionne de choix. La proposition n’a pas plu, de toute évidence, et la seule chose empêchant Cersei de révéler l’identité de la jeune femme fût un sens fragile du décorum et le fait que cela ne lui apporterait rien d’intéressant. Au mieux, Sethen aurait mourus pour son mensonge et n’aurait été d’aucune utilité à la Lannister. Et puis, les mois passèrent, Cersei oublia – rangeant une information qui ne lui servirait probablement plus à rien dans un recoin de son esprit. Les chances de revoir un membre de la Garde de Nuit à l’extérieur de son habitat naturel lui semblaient minces. Pourtant, c’est bien Sethen qui fît son apparition à Port-Réal, pour demander plus de recrues pour la Garde.

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Jaime. Comment décrire Jaime ? Il est fort possible que la Reine en soit, au final, parfaitement incapable. Jaime est son frère jumeau, d’abord et avant tout – Le frère jumeau à qui on a mit une épée entre les mains alors que Cersei n’avait que belles robes et cours d’étiquette, le frère jumeau dont elle était tellement semblable étant enfant que si elle marchait avec les vêtements de Jaime dans tout Castral Roc, personne ne voyait la différence mais tout le monde la traitait différemment – comme un futur guerrier ayant de l’importance. Il est membre de la garde royale, un serment qu’il a prêté pour elle, et aurait dû être le futur Seigneur de Castral Roc s’il en avait été autrement. Seulement, cela semble bien trop réducteur. Jaime est sa moitié, aussi – la deuxième partie d’un tout que Cersei se plait à croire indivisible, indissociable et qui est vitale à la blonde. Elle voit en Jaime tout ce qu’elle aurait pu être, n’avait-elle pas eu la malchance de naître femme, et tout ce qu’elle souhaiterait être – force, respect, pouvoir, un monde à porter de la main d’un homme comme Jaime, mais pas d’une femme. Alors Cersei aime Jaime - d'une manière indéniable, féroce -, elle aime l’idée qu’elle a de Jaime, le fait que si elle l’a à ses côtés alors ses défenses n’en sont que meilleures. Elle aime Jaime au point d’entretenir une relation secrète avec lui, d’où sont nés les princes et la princesse qui pourtant portent le nom des Barathéon. Elle n’a pas à être femme, à ses côtés – Simplement Cersei, calculatrice, ambitieuse et féroce. Jaime représente tout ce qu’il manque à Cersei et tout ce qu’elle possède en abondance – Il fait parti d’un tout, et peut-être peuvent-ils donc être invincibles, ensembles. Le problème, bien sûr, c’est que si l’amour est une faiblesse, alors Jaime devient un de ses points faibles – Et Cersei ne tolère pas la faiblesse. Pas celle des autres, et certainement pas la sienne.

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