Bord de la Néra, Port-Réal ; An 299 ♛
Le soleil resplendit dans le ciel de Port-Réal. Je suis debout depuis l'aurore déjà. Il faut bien, je suis chevalier après tout. J'ai revêtu mon armure blanche qui fait pensé à la plupart des gens que je suis garde du Roi bien que c'est faux. Qui de sensé abandonnerais le droit à des terres, à des femmes, à des enfants simplement pour un imbécile morveux? Je préfère ma condition. Être le chevalier personnel de Ma'am Cersei... c'est bien mieux que tout ce que je pouvais imaginer. Je suis satisfait de ma position même si j'aurais préféré être plus haut placé... Hm... C'est déjà plus que la plupart des Reyne. Peut-être que... une fois ma vengeance accompli, je pourrais reprendre Castamere. Ça serait bien. Très bien même. Enfin, pour le moment et pour les jours qui sont à venir, je suis qu'un chevalier parmi tant d'autre, vêtu d'une armure blanche et une cape de sang et qui aime bien se rendre sur la rue de la Soie quelques fois par mois. Je suis un homme normal au lourd passé. Et comme tout homme normal qui se respecte, aux premières lueurs de l'aube, je suis dans les cuisines à manger les pâtisseries tout frais, sortit du four. J'en mets quelques-unes supplémentaires sur un plateau d'argent avec un verre de jus fraîchement pressé même si je sais pertinemment que Cersei préfèrerais bien plus une coupe de vin. C'est mauvais pour la santé de trop boire du vin. Surtout le matin... Je secoue doucement la tête pour chasser cette pensé et mets sur le plateau une coupe du précieux liquide rouge, tout juste à côté du jus. Elle choisira bien ce qu'elle veut...

Je sors de la cuisine, les mains occupées par le plateau remplis de victuailles. Je me dirige d'un pas rapide et léger vers la chambre de celle que le peuple considère comme une 'reine régente'. Une fois arrivé devant la porte, je toque doucement, ne tenant le plateau d'une seule de mes larges mains, puis entre, un doux sourire sur les lèvres. Je dépose le plateau sur une petite table et vais me placer en face de la femme qui semble toujours dormir malgré les coups que j'ai offert à sa porte. Je la fixe donc sans vergogne, toujours souriant. Je me demande qu'est-ce qu'elle ferait si je la réveille qu'en la fixant... Hm! La meilleure façon de savoir est d'essayer! Mais ça risque de prendre du temps si elle a le sommeil de plomb... Je préfère qu'elle se réveille le plus tôt possible, c'est une trop belle journée pour rester dans son lit et dormir. Bien! On passe au vote! Qui veut que je la réveille tout de suite en parlant fort? Moi! Bien! Alors, allons-y!

-Hey! Ma'am Cersei! Levez-vous! Allez! Le soleil brille, les oiseaux chantent et je suis certain que l'eau de la Néra dois être super! Allez, levez-vous! Allons nous promener en dehors des murailles de la ville, ça va faire du bien! Et puis, je suis sûr que vous allez être heureuse de ne pas avoir à écouter ses stupides gens se plaindre encore et encore et encore sur un trône qui ne semble pas très confortable...! Allez, allez! Ouvrez vos yeux, habillez-vous, mangez en vitesse et allons dans la baie de la Néra! Allez, allez! La journée est trop belle pour être gaspillée ainsi! Debout!

Appartements de la Reine, Port-Réal ; An 299, Mois 3 ♛ Avoir le sommeil lourd n’était qu’un vague concept que Cersei ne se souvenait pas avoir un jour connu. Depuis qu’elle était devenue Reine, la notion était devenue d’autant plus vaste et fumeuse jours après jours.

Il y avait des coups contre la lourde porte de bois menant aux appartements de la Reine – Une porte de bois solide, comme tant d’autres dans le Donjon Rouge, et supposée protéger Cersei d’une quelconque intrusion non-désirée. Alors Cersei ferma un peu plus ses yeux émeraude, niant l’attraction subtile de la lumière du jour, qui perçait dans la pièce et tentait naïvement de la tirer de sa torpeur. Il était encore trop tôt – Les rayons du soleil se sentaient timides, hésitant, comme s’il n’était que le début d’une longue journée. Trop tôt, donc, pour tout cérémonial contenant des femmes de chambres s’affairant à coiffer la Reine pour la Cour et la serrer dans un de ses nombreux corsets. Les coups s’arrêtèrent, les paupières toujours résolument fermées de Cersei se relaxant. Myrcella et Tommen étaient suffisamment grands à présent pour que la simple idée d’aller réveiller leur mère ne leur traverse probablement même plus l’esprit, et ce ne serait pas Joffrey – Personne d’importance, donc, ne pouvait requérir son attention pour l’instant. S’il s’agissait d’une camériste, nulle doute le manque de réponse de la Reine serait suffisant pour décourager toute irruption dans la vie de Cersei. C’est donc contre toute attente que la blonde entendit la porte s’ouvrir et, instinctivement et imperceptiblement, les muscles de la femme se tendirent, ses sens en éveil – Une lionne, prête à bondir sur sa proie. La logique lui criait que, si la nouvelle présence dans la pièce avait réussit à y rentrer, il se devait donc d’être suffisamment haut placé pour ne pas avoir été arrêté avant de franchir cette porte. Si des tendances traîtres s’étaient éveillées dans une quelconque personne de ce rang, alors cela signifiait que ce pouvait très bien être une tentative d’assassinat. Les muscles de Cersei se tendirent un peu plus. Il y eut un bruit contre la table basse, la Reine senti une paire d’yeux posés sur elle – Trop loin. Elle était en désavantage. Le concept était affreusement dérangeant, presque malsain, comme si cela résumait l’entièreté de son être et de sa vie.

Les mots furent violents contre ses oreilles, ses yeux verts s’ouvrant vivement mais sans surprise et ses lèvres s’entrouvrant dans un rictus mauvais, menaçant. « Non. » La réponse était aussi simple que cela. Non. Une fois le mot échappé de ses lèvres, le visage de Cersei reprit une expression neutre, d’une perfection froide et intouchable alors qu’elle considéra de haut en bas l’intrus dans ses appartements avant de jeter un bref coup d’œil à la table basse pour s’en désintéresser aussi vite. Ingurgité quoi que ce soit n’était pour l’instant pas dans ses royales priorités. « Peut-être avez-vous donc oublié pendant la nuit comment fonctionne le protocole, mais il serait bon de le graver dans votre mémoire – J’attend de mes caméristes qu’elles me réveillent et préparent la Reine comme il se doit et de mes gardes qu’ils surveillent les alentours des endroits où se trouve ma présence, et non qu’ils ne fassent irruption d’une manière douteuse dans mes appartements et me conseille sur le gaspillage que serait ma journée sans ma permission. Quant à l’illusion démente qu’il me serait facile et idéal de me défaire de mes responsabilités, je ne compte pas l’entretenir – Pas plus que le titre inapproprié que vous semblez apprécier utiliser pour me désigner. » La remarque était calme, d’un ton calculé et distant – Le ton qu’une Reine employait auprès d’un chevalier, mais probablement moins dur que la situation le demandait. Les murs avaient des yeux et des oreilles, et Cersei n’en était que trop consciente. Face à cela, les bonnes intentions de Layk paraissaient secondaires, d’autant plus dans un contexte où il s’était permis ses actions sans y être explicitement invité, avant même le réveil officiel de la blonde. « S’il vous plait d’aller voir la baie, il vous faudra trouver quelqu’un pour vous remplacer dans vos fonctions durant ce temps. »

La remarque pouvait semblée anodine, mais elle était permissive – Un geste que la blonde accordait peu et de manières détournées. La Reine ne pouvait se permettre une marche impulsive au bord de la Néra avant même d’avoir rempli ses fonctions – Et, même en supposant qu’elle le puisse, les enjeux étaient bien trop grands et les yeux de la Cour braqués sur elle. Y aller ne pouvait donc dépendre que de sa bonne volonté durant sa journée, de son intérêt personnel à faire cela, et d’un stratagème discret pour s’y rendre. Quand bien même la Néra devait scintiller sous le soleil d’un été passé, tout n’était pas aussi simple.      

Bord de la Néra, Port-Réal ; An 299 ♛
Je la fixe. Mes yeux mauves tardant au creux de ses émeraudes. Je la fixe, aucun sourire, aucune émotion sur mon visage. Qu'une infinis triste dans mon regard. Comme une lueur sombre qui voile mon regard, le rendant tellement obscure... on pourrait croire qu'ils sont indigos. Je fixa sans gêne, sans peur, sans rien d'autre que la tristesse. J'aurais dû m'en douter qu'elle refuserait... Quelle personne sensée accepterait? Malgré tout... Ça me rend triste. J'aurais voulu qu'elle prenne une petite journée de congé. Juste une. Je sombre dans la mélancolie quand une idée illumine mon regard et un doux sourire répond au rictus malveillant qu'elle m'offre. Je me redresse lentement et pose une main sur le pommeau de mon épée qui ceint ma hanche. Je continue de l'observe avant de me tourner vers sa commode et l'ouvre avant de lancer un regard aux vêtements présents. Non. Trop voyant. Pas assez neutre. Rien ne marche! Va falloir une autre sorte de robe... Quelque chose de laine et brun... Ou un cape. Oui! Une cape! Je repars comme je suis entré, en quatrième vitesse. Je fonce vers ma chambre ou l'espèce de petit placard à balais qui me sert de chambre... Enfin! J'entre à l'intérieur et prends une vieille cape à capuchon qui ne va pas pas attirer l'attention. Je souris, fier de ma trouvaille et retourne auprès de Cersei. J'annonce bruyamment mon arrivé, craignant qu'elle ne se soit rendormie entre temps. Je ferme la porte derrière moi et dépose la cape sur le lit, tout en sortant les premiers vêtements que je vois dans la commode de la jeune dame. Je lui lance un regard d'un enfant qui tente par tous les moyens de sortir du lit sa mère, bien que c'est ce que je suis en fait...

-Vous savez pertinemment de ce que je pense de ce "protocole". Le mien est bien mieux! Faire tout pour que Ma'am Cersei soit heureuse et resplendissante! Alors, nous irons à cette petite plage privée! C'est une journée magnifique pour ça! Canicule dès que le soleil a montré le bout de son nez et... je me suis occupé d'éloigner le moindre oisillons qui pourraient gazouiller le plus petit mot contre votre personne. Faites-moi donc plus confiance! Jamais je ne vous mettrais en danger. Vous m'êtes trop cher! Alors, laissez donc le Conseil s'occuper de la tâche fastidieuse qu'est de régner sur un monde déchirer. Et puis, Joffrey ne vous aura pas toujours! Il doit apprendre à régner par lui-même, oui... Et même vous avez le droit à une journée de repos! Alors, habillez-vous, je m'occupe de vous faire sortir incognito du Donjon Rouge et de vous conduire à un coin de la baie impossible d'accès pour le commun des mortels! Vous allez voir, oui! Personne ne vous verra profiter de cette magnifique journée. Je le jure sur mon honneur! Allez! Faites-vous donc un peu plaisir! Avez-vous simplement arrêter une journée depuis la mort de Robert? Non! Alors, profiter de cette belle journée! Et puis, c'est peut-être une des dernières journées d'été... Venez, Ma'am! Et peut-être consentirais-je à vous appelez par votre titre...

Je lui offre un petit sourire mesquin. Jamais je ne lui donnerais ses vrais titres, je suis contre ce genre de système, mais si ça peut la faire sortir du lit et se vêtir pour qu'on puisse enfin quitter le Donjon Rouge, ça vaut la peine d'essayer. Je ne cesserais jamais d'essayer. C'est comme ça qu'on avance dans la vie. Essayer et tuer tout ce qui bloque le bon passage! Les titres... pour moi ne serve qu'à rallonger un nom. Le plus petit paysan pourrait faire le meilleur des rois, mais il ne le sera jamais. Parce qu'il n'est pas né au bon endroit, au bon moment, dans la bonne famille... On devrait nommer les rois par la voix du peuple! Pas par le sang... C'est stupide. Le Nord. Voilà que le Jeune Loup ferait un bon roi! Le peuple c'est rattaché à lui! Renly aussi! Robert... s'il avait pris son travail plus au sérieux! Mais Stannis... Cersei... À éliminer. Enfin, peut-être que je me trompe. Mais peut-être que non. Ce n'est pas la couronne qui fait le roi, mais les gens qui sont prêts à mourir pour lui. Des gens qui n'ont pas besoin d'entendre le son des pièces d'or pour prendre les armes. Pour l'heure... mieux vaut taire ses sombres pensés. Cersei est déjà assez énervée contre moi comme ça. Je vais perdre ma langue si je lui dis qu'elle ne fait pas une bonne reine. Et encore plus que je vois l'avenir sous un Roi du Nord... Je chasse mes pensés en passant une main dans mes cheveux pour les ébouriffer. Mon sourire semble maintenant graver dans ma chair.

-De quoi avez-vous peur, hm? Les lions sont-ils tous comme ça? Peur du ridicule? C'est ça, oui? Vous avez peur que quelqu'un vous voit et rit de vous parce que vous vous baigner? Pff! Ne craignez rien avec moi, Ma'am! Personne ne rira de vous sans y perdre leurs entrailles, oui! Personne ne chuchotera dans votre dos sans risquer des souffrances qui dépasse l'entendement, oui! Et puis, ne voulez vous donc pas ressembler à votre père? Bah, j'ai entendu dire que Tywin se foutait bien de ce que pensent ou disent les autres! Il fait ce qu'il veut sans demander à personne, oui! Faites donc un peu comme lui! Ne craignez pas un peu de murmures sur votre passage et vous en sortirez grandie! Et puis... le peuple jase. Un peuple qui se questionne est dangereux. Une bonne vieille sortie public comme les gens du commun va être extrêmement profitable, oui! Ils vont pouvoir vous voir et s'identifier à vous! L'espoir et la confiance, Ma'am... C'est tout ce qu'il faut pour calmer leur ardeur révolutionnaire.

Appartements de la Reine, Port-Réal ; An 299, Mois 3 ♛ Le regard de la blonde resta distant, calculateur, ne flanchant pas face à la paire d’yeux en face d’elle – ne cédant rien, jamais. Cersei Lannister n’était pas une femme de concessions. Elle exigeait et obtenait, que ce soit par une quelconque ruse ou menace, parce qu’elle était Reine mais aussi car elle était née dans l’illustre Maison Lannister et qu’elle imposait le respect. L’art de la politique, bien sûr, consistait en savoir quoi exiger, de qui, quand et comment. Seulement, pour toute Lannister qu’elle soit, Cersei n’en restait pas moins femme – Comme si cela était le problème latent à tous ses troubles. Tout aurait été tellement plus simple si elle avait pu être comme Jaime – et une femme risquait à tout moment d’être jugée bien plus durement, avec des standards la réduisant à être moins qu’un homme, à tout moment. Le fait d’être noble ne faisait qu’aggraver cette condition. C’était une pression détestable, exécrable, intolérable, mais bien réelle – Une pression qui pesait sur l’art de la politique, quand bien même Cersei se débattait pour que ce ne soit pas le cas. Elle ne laisserait pas le fait d’être une femme lui porter préjudice, pas pour une raison aussi simple et futile qu’un des membres de sa garde personnelle avait subitement décidé il voulait qu’elle passe sa journée au bord de la Néra. Il y avait bien mieux à faire, bien plus important, et Cersei ne gardait pas Ser Layk près d’elle pour qu’il se permette d’être une distraction. Non. Elle le gardait parce qu’il était grand, fort, et que tous semblaient s’accorder à le dire cruel – Trois adjectifs dont la Reine saurait faire bon usage, pour peu qu’elle s’accorde sa loyauté sans borgne par n’importe quel moyen. Elle avait besoin de toute la cruauté qu’elle pouvait contrôler si elle comptait s’abandonner à l’art de la politique encore longtemps et préserver le trône et le pouvoir de Joffrey. Cependant, à le voir poser une main sur le pommeau de son épée, les sourcils de la blonde se froncèrent – D’autant plus lorsqu’elle le vit se diriger vers ses vêtements. « Ce me semble que la Reine Régente est parfaitement capable de choisir sa tenue sans intervention extérieure et non invitée. » Il ne sembla pas l’entendre - ce à quoi Cersei fronça un peu plus les sourcils – et sortit en trombe de la pièce avant même de prendre proprement congés. Ce niveau de familiarité était loin de plaire à la lionne – Il était bien trop proche, se permettait bien trop, comme s’il avait oublié à qui il avait à faire, oublié que la Reine Régente possédait des griffes acérées et destructrice. Il semblait croire qu’ils étaient amis – Et des amis, Cersei n’en avait pas. Des amants, peut-être, lorsque l’absence de Jaime se faisait trop pesante et qu’elle ne pouvait s’abandonner dans l’éducation de ses enfants ou lorsqu’elle avait besoin de s’assurer loyauté et redevance – Mais tout sentiment n’avait pas lieu d’exister dans cette alternative et le seul ami, l’une des seules personnes dont Cersei ait jamais eu besoin était Jaime. Les autres étaient ses enfants – d’une importance probablement bien plus primordiale. Layk était trop familier, et il n’avait aucune raison lui donnant le droit de l’être.

Se levant et s’approchant de la table basse, Cersei inspecta méticuleusement les mets qui s’y trouvaient, ses doigts fins se refermant sur la coupe de vin qu’elle porta à son nez, comme si cela pourrait l’aider à déceler la présence d’un quelconque poison. Cela ne fonctionnait pas, bien entendu, et Cersei était bien placée pour le savoir. Il n’y avait rien que l’arôme fort et plaisant d’un vin Dornien ne pouvait masquer. Robert s’était fait avoir. Quand bien même la Reine se considérait plus intelligente que son défunt mari, il y avait des choses qu’elle ne pouvait oublier – Peut-être était-ce car le souvenir était si plaisant ? -. Non, se décida-t-elle. Si Layk souhaitait réellement lui faire du mal, alors ce serait durant cette escapade qu’il était si avide de commencer – trop avide ? -. Il n’avait probablement pas assez de recul pour penser autrement. La blonde porta donc la coupe à ses lèvres et bu une gorgée. A peine eut-elle avalé que l’homme refit irruption dans la pièce. « Où sont passés les gardes supposés veiller sur ma porte ? Puisque, de toute évidence, ils semblent incapables de faire correctement leur travail, il faudra que je leur fasse comprendre qu’être incapable ne paye pas, au service de la Couronne. »

Puis, son regard se posa sur la vieille cape qui trônait à présent sur son lit, et un souvenir bien plus délicieux que la mort de Robert lui revînt à l’esprit. Jaime. Encore et toujours Jaime, alors qu’elle s’était échappée pour le voir et le convaincre de rentrer dans la Garde Royale et de ne pas épouser Lysa Tully. Ses sourcils se froncèrent, cette fois-ci à moitié intriguée.  « Je suis toujours resplendissante. » Rétorqua-t-elle, plus sur le ton de la conversation, ne contestant de toute évidence pas cet autre protocole alors qu’elle prenait distraitement une nouvelle gorgée de sa coupe.

Le moment ne dura pas. A peine le prénom de Joffrey mentionné que Cersei releva ses yeux vers Layk, son regard se durcissant – « Et en attendant ce jour, j’entend donner à mon fils toute la guidance, la protection, les conseils et l’aide qu’il est possible d’obtenir. » Et plus encore. Elle aurait été capable de tout, pour peu que cela protège son fils. « Quand bien même votre attention est appréciée pour ce qu’elle est, j’entend que Joffrey ne soit pas laissé à lui-même aujourd’hui et j’entend montrer l’intérêt et la présence de la Couronne lors du Conseil Restreint. » Ce Conseil était un nid de vipère. Ne pas être présente à ne serait-ce qu’une seule séance serait indubitablement manquer d’importants sous-entendu, et laisser la possibilité à Tyrion d’être sans supervision. « J’entend aussi que l’on m’appelle par le titre approprié lorsqu’il est nécessaire. » Ses yeux se durcirent d’autant plus lorsqu’il mentionna son père. « Mais, voyez-vous, Lord Tywin gagne à être un grand homme là ou je ne suis que femme. Ses standards quant à l’opinion publique ne s’appliquent que dans certains contextes. » Et sa fille était privée de cela, ne serait-ce qu’à cause de son rôle de Reine. « D’ailleurs, je crains ne pas saisir en quoi m’échapper du Donjon Rouge pour passer la journée sur une plage privée prouverait quoi que ce soit à un peuple qui n’aurait ainsi pas la moindre idée de mes activités ? Faire parler l’opinion publique suppose sortir en publique, une notion qui ne va pas avec votre première idée. »

Elle bût de nouveau, le liquide calmant ses nerfs mais pas ses sens. Ses doigts passèrent distraitement sur la toile dont était faite la cape. « Si vous tenez vraiment à me convaincre, il semble mal avisé que je n’ai point encore entendu votre stratégie pour me faire sortir d’ici sans que l’absence de la Reine Régente ne soit repérée. » Elle ignora consciencieusement son autre question – Elle ne s’était pas arrêtée ne serait-ce que l’espace d’un instant, depuis la mort de Robert. Cela dit, se rappela-t-elle, c’était ce qu’elle avait voulu. Elle s’y accrocherait tant qu’elle le pouvait.