A la recherche de l'arbre cœur [libre]

Maison : Ferboys REPUTATION : 463

Depuis qu'elle avait appris un peu par hasard qu'il y avait un bois sacré sur la colline d'Aegon, elle n'avait pu réprimer l'envie d'y mettre les pieds. Chez elle, malgré la foi que sa famille avait pour les Anciens Dieux, leur domaine, si loin au Sud et si montagneux, ne leur permettait pas de faire à nouveau pousser des barrals. Elle portait au poignet un bracelet taillé dans un de ces arbres, avec une face gravée, pour qu'ils soient toujours avec elle, mais en voir un en vrai devait être encore plus impressionnant. Elle espérait que son destin s'éclairerait et qu'elle saurait vers où continuer son voyage. Mais elle n'avait jamais été invitée au château et sans son père pour attester de son identité, elle craignait qu'on lui refuse l'accès. Elle s'était donc appliquée à mettre les petits plats dans les grands. Sa robe, longue et affublée d'une traîne, était faite de soie verte et de fil d'or traçant des volutes sur l'étoffe. Ornée de dentelle de Myr, c'était une des plus belles toilettes qu'elle avait emmenée de chez elle. La jupe était ample et volumineuse, tandis que le corsage, ajusté, laissait entrevoir ses courbes. Ses bijoux étaient d'or également et ils brillaient sous les pâles rayons du soleil, encadrant son visage. Sa coiffure était élaborée, son visage délicatement maquillé. Il était hors de question qu'on l'a confonde avec une bourgeoise, au risque de se voir refuser l'entrée du Donjon Rouge. Pour accentuer cet effet, elle avait loué les services d'une calèche pour l'emmener jusqu'à la porte. Arriver avec le bas de sa tenue souillée par la saleté des rues aurait été du plus mauvais effet. Les pavés de la ville faisaient cahoter les roues de son moyen de transport. Soudain, les chevaux s'arrêtèrent et on lui ouvrit la porte.

L'entrée principale se dressait devant elle, la vue lui coupa le souffle un bref instant. Depuis qu'elle était arrivée à Port-Réal, elle n'avait jamais approché le palais de si près. Les tours la surplombaient, grimpant vers le ciel jusqu'à le toucher. Elle se reprit rapidement, n'ayant pas envie d'avoir l'air décontenancée par la beauté de l'édifice. D'un pas mesuré, elle se dirigea vers les portes. La barbacane était bien gardée, et bien qu'en ville elle avait eu l'occasion de rencontrer plusieurs chevaliers qui était alloué à la protection de ces murs, aucun des visages ne lui étaient familiers. Alors qu'elle s'attendait à se faire arrêter à la porte, pour lui demander où elle était et ce qu'elle venait faire ici, on ne lui prêta que peu d'attention. L'un des hommes lui sourit et un autre lui souhaita le bonjour, ce à quoi elle répondit par un poli hochement de tête. Elle était maintenant dans la cour extérieure du château et ça avait été... plus simple qu'elle ne l'aurait cru. Les Anciens Dieux encourageaient-ils sa venue au près d'eux ?

Elle devrait maintenant trouver quelqu'un pour lui indiquer le chemin, sans quoi elle risquait de se perdre, de se trouver à un endroit inapproprié et d'avoir de vrais ennuis. Son regard se posa sur une jeune fille, une servante sans doute, elle s'approcha d'elle et lui demanda quel chemin il fallait emprunter pour se rendre au bois sacré. Intimidée, elle osa à peine ouvrir la bouche pour lui répondre. Ça ne pouvait vouloir dire qu'une chose : ses efforts pour avoir l'air princière avait payé. Elle prit la direction indiquée et se retrouva rapidement devant une autre porte gardée, mais toute son apparence criait son statut et, de peur de refuser l'entrée à quelqu'un d'important, ils finirent par s'écarter. Enfin, la verdure. Le jardin était bien entretenu et pourtant, il s'en dégageait une impression de spontanéité. Des aulnes, des ormes, des fleurs domestiques et sauvages se mélangeaient pour former un ravissant tableau.

Maison : Baelish REPUTATION : 221

Depuis que la jeune Ferboys était arrivée en ville, je m’étais arrangé pour la faire suivre partout où elle allait. Par miracle j’étais même parvenu à trouver un espion ayant déjà offert ses services à la famille de la jeune femme, aussi était-il le mieux placé pour me fournir des renseignements sur son compte. D’après lui, les parents de Myria cherchaient à la marier lorsqu’elle avait décidé de quitter sa région natale pour voguer vers Port-Réal. J’ignorais ce qu’elle croyait trouver ici, mais je me ferai un plaisir de le découvrir. Mais pour ce faire, il faudrait déjà que je parvienne à la rencontrer dans un endroit plus isolé que la boutique du tailleur dans laquelle j’avais fait sa connaissance il y a peu. Aussi avais-je décidé de continuer à la faire suivre par Jehan et d’autres paires d’yeux indiscrets.

Alors que le soleil commençait à décliner, on vint m’annoncer que Myria Ferboys venait de monter dans une calèche faisant route vers le Donjon Rouge. Désireux de savoir ce que la fille d’une famille ayant prêté allégeance aux Martell de Dorne pouvait bien vouloir faire entre les murs de la forteresse royale, je choisis de me rendre sur place en personne. Non pas que je ne faisais pas confiance à mes espions, mais disons plutôt qu’il y avait des choses que je préférais voir de mes propres yeux. Et si la jeune Ferboys avait été envoyée à Port-Réal sur ordre des Martell dans le but d’allier Dorne et Port-Réal, je tenais à en être le premier informé.

Lorsque j’arrivais devant l’entrée du Donjon Rouge, je vis effectivement la calèche que l’on m’avait décrite attendre non loin de la porte. Je doutais fort que son propriétaire connaisse la véritable destination de Myria, aucun écusson n’était brodé sur sa tenue, ce ne devait pas être un Ferboys, mais plutôt un simple meneur de calèche de Port-Réal dont elle aurait loué les services. Il ne servirait donc à rien de l’interroger. Cependant, je pris le temps de demander aux gardes s’ils pouvaient m’indiquer la direction qu’avait prise la jeune femme qui était sortie de la calèche. Malheureusement, ces deux-là étaient bien trop sots pour me répondre. Tant pis, je pénétrais à l’intérieur du Donjon Rouge et questionnais les rares personnes que je croisais. Ce n’est qu’au bout de la cinquième tentative que je trouvai quelqu’un susceptible de me renseigner. Une jeune servante -que j’aurais bien engagée dans l’une de mes maisons de passe si seulement elle n’avait pas été aussi réservée- me conseilla timidement de me rendre jusqu’au bois sacré.
C’était la première fois que j’entrais dans ce lieu soi-disant sacré. Force m’était de reconnaitre que l’endroit était splendide. Toute cette verdure et ce calme si apaisant contrastaient fortement avec l’atmosphère étouffante qui régnait dans les rues de Port-Réal. Près de l’arbre cœur se tenait la jeune femme que j’avais rencontrée chez le tailleur. Ainsi, la jeune servante ne m’avait pas menti.

- J’ignorais que les Ferboys croyaient aux pouvoirs des Anciens Dieux… Seriez-vous en train de prier pour rencontrer un futur époux digne de ce nom ? Si tel est le cas, permettez-moi de vous dire que ce n’est certainement pas à Port-Réal que vous trouverez un homme honnête qui vous aimera pour ce que vous êtes réellement.

Le tout avait été dit avec un sourire chaleureux, comme pour la mettre en confiance. Cette jeune femme n’était certes pas une Martell, mais j’étais certain qu’elle pouvait être d’une grande utilité…

Maison : Ferboys REPUTATION : 463

C'était un endroit splendide... Mais, car il y avait un mais, aucun des arbres du jardin n'avait la teinte laiteuse du bracelet qu'elle portait au poignet. Malgré un chêne impressionnant au centre de la petite forêt, pas de barral, pas d'arbre à face. Il fallait avouer qu'elle était un peu déçue. La dimension sacrée de ce bois s'était pour elle comme envolée. Les Dieux avaient abandonné le Sud. Le cercle de verdure était néanmoins agréable. Et puis, elle avait un bout des dieux avec elle. Une ombre s'étendit sur l'herbe puis une voix un peu moqueuse s'éleva parmi le pépiement des oiseaux et le bruit des feuilles portées par le vent. Il savait pas mal de choses à son sujet. Trop ? Un minimum de prudence s'imposait. Il avait eu l'air tellement plus nonchalant lors de leur première rencontre. Elle écouta attentivement son entrée en matière. Elle ne trouverait pas d'époux digne de ce nom ici ? En tout cas il y avait des hommes qui intéressaient à elle, apparemment, même si le but du Lord à l'oiseau n'était pas de l'épouser elle l'aurait parié. Posant son regard sur le grand Argentier, elle se para de son plus beau sourire innocent et doux tout en l'écoutant déballer son entrée en matière.

- Vraiment ? Quel dommage. lui dit-elle toujours en souriant, puis elle poursuivit avec une petite révérence. Enchantée de vous croiser à nouveau Lord Baelish.

Elle s'approcha un peu plus du seigneur, pour faciliter la conversation et ne pas devoir hurler pour être certaine d'être entendue depuis l'autre bout du jardin. Si dépenser des fortunes chez les tailleurs était un fait courant parmi les nobles dames, leurs époux tendaient à être moins frivoles. Malgré cette tendance, l'homme qui lui faisait face était l'exception qui confirmait la règle. Ce n'était pas un hasard si elle l'avait rencontré, pour la première fois, dans une très respectable maison de confection. Sur un ton léger, elle continua la discussion sur le sujet qu'il avait lui même amené, toujours avec l'air ingénu qu'on apprenait aux dames à avoir. Sans pour autant passer pour une idiote, elle avait l'air d'être véritablement intéressée par la réponse à sa question. Qui sait, peut-être cela s’avérerait-il instructif ?

- Alors dites-moi, où se trouvent les honnêtes hommes selon vous ?

[HJ : Je suis ultra désolée pour le retard et le post pas très long, j'espère que ma réponse te convient quand même !]

Maison : Baelish REPUTATION : 221

On ne pouvait pas dire que j’étais un homme très pieux, mais s’il y avait bien des dieux que je méprisais plus que d’autres c’étaient les Anciens. Divinités du Nord, de Winterfell, des Stark… Tout ce qui se rapportait de près ou de loin à Brandon et Eddard m’insupportait et me rappelait ma plus cuisante défaite. Oh bien sûr, j’avais eu l’occasion de prendre ma revanche, et il fallait bien avouer que la mort de Ned représentait une délicieuse vengeance, mais aucune manigance, aucun coup tordu ne me rendraient Cat. Enfin, peu importe, en cet instant c’est une autre femme qui occupait mes pensées. Je n’avais encore aucune idée précise quant à l’usage que je pourrais faire d’elle, mais ce qui était sûr c’est que Myria Ferboys avait tout pour servir mes intérêts. Issue d’une noble famille alliée à la puissante maison Martell et pas encore mariée, que demander de plus ? Quelle ne pose aucune question et accepte de faire tout ce que je lui dirai ? Voilà qui était un peu trop utopiste. Elle était peut-être jeune, mais elle ne m’avait pas semblée très naïve lorsque je l’avais rencontrée en ville. Mais peut-être parviendrais-je à mes fins si je me montrais sous mon meilleur jour en lui apparaissant comme un ami qui ne lui veut que du bien…

- Je suis agréablement surpris de voir que vous vous souvenez de moi. Je suis moi aussi ravi de vous rencontrer à nouveau mais j’espère au moins que je ne vous dérange pas.

Simple formule de politesse. Que je la dérange ou non, je n’avais pas l’intention de partir avant d’en avoir appris un peu plus à son sujet. Son histoire, on me l’avait déjà contée, désormais c’est sa personnalité que je désirais connaître plus en détails, afin de savoir à quel genre de personne j’avais à faire. Et si je finissais par voir en elle une alliée prometteuse, alors il se pourrait que j’aille en toucher deux mots à Cersei. L’éventuelle possibilité d’arracher une paire d’amis aux Dorniens lui plairait certainement.

- Les honnêtes hommes ? Eh bien, on en trouve un ou deux au Conseil Restreint de sa Majesté, qui est lui aussi quelqu’un d’irréprochable. Mais en dehors des murs du Donjon Rouge, vous ne trouverez qu’une foule d’opportunistes et de malfrats. Quant au reste des Sept Couronnes… C’est encore pire, avec tous ces menteurs et ces traitres qui tentent de s’accaparer le trône… J’espère que vous savez comment choisir vos véritables amis, madame.

Cette conversation me rappelait celle que j’avais eue avec le jeune Aeron. Tenter de gagner la confiance de mes interlocuteurs pour mieux les diriger était un effort non négligeable ces temps-ci. Si je voulais me servir de ces jeunes gens, force m’était de faire preuve d’amabilité ainsi que d’un zeste de compassion.

- Puis-je me permettre de vous demander où vous logez actuellement ? Les rues de Port-Réal ne sont pas des plus sûres en ce moment. Si vous le souhaitiez, je pourrais m’arranger pour que l’on vous trouve des appartements tout à fait confortables au sein même du Donjon Rouge. Ce serait aussi l’occasion pour vous de rencontrer des gens plus fréquentables que ceux qui peuplent nos rues.

[HJ : pas de souci, ta réponse était très bien ]